Abstract
The dolerite dykes at the western end of Britanny (France), which is located on the North Atlantic margin, were emplaced in a NW–SE field of faults at the Trias–Lias time limit, between 210 and 195 Ma. These rocks are quartz tholeiites enriched in TiO2, with a trace element composition close to that of the Deccan basalts. The initial concentrations of Ba, K, and Rb, though slightly modified by the alteration, and of Nb seem to have been affected by crustal contamination during the magma transfer. These dykes are comparable, in age and composition, to the tholeiitic dykes exposed in the Iberian Peninsula, in the Moroccan Atlas and in the Northern Appalachians; they however have a different orientation. Furthermore, these various domains differ in their postintrusion history: the rifting leading to the opening of the Central Atlantic occurred soon after the intrusions of the dykes, whereas the opening of the North Atlantic began several tens of millions of years later, following the direction of the Armorican array of dykes. The study of the mode of emplacement of the intrusions shows evidence of two sets of dykes: "simple dikes", 5 to 10 m thick, resulting from a single magmatic injection and "multiple dykes", about 30 m thick, composed of five magmatic units that are individually 5 to 10 m wide. The western Armorican dyke field is the result of the intrusion of successive sets of dolerite having a uniform thickness and composition, suggesting a cyclic magmatic supply from homogeneous source. [Journal Translation]
Les filons doléritiques de la pointe occidentale de Bretagne (France), située sur la marge de l'Atlantique Nord, se sont mis en place vers la limite Trias-Lias (entre 210 et 195 Ma) à la faveur d'un champ de failles orienté N.-O.–S.-E. Ces roches sont des tholéiites à quartz riches en TiO2, dont la composition en éléments en trace est proche de celle des basaltes du Deccan. Les concentrations initiales en Ba, K et Rb, légèrement modifiées par l'altération, et en Nb semblent avoir été affectées par une contamination lors du transfert crustal du magma. Ces filons sont comparables, par leur âge et leur composition chimique, aux dykes tholéiitiques qui affleurent dans la péninsule Ibérique, dans les Atlas marocains et au nord des Appalaches. Ils en diffèrent toutefois par leur orientation. L'histoire postinjection des domaines impliqués est également différente : ainsi, le rifting précurseur de l'ouverture de l'Atlantique central a suivi de peu l'injection des dykes, tandis que l'ouverture de l'Atlantique Nord a débuté plusieurs dizaines de millions d'années plus tard, suivant la direction du réseau filonien armoricain. L'étude du mode de mise en place des intrusions met en évidence deux familles de dykes : des dykes « simples », puissants de 5 à 10 m, résultant d'une seule venue magmatique, et des dykes « multiples », d'une trentaine de mètres de puissance, formés de cinq unités magmatiques larges chacune de 5 à 10 m. Le champ filonien ouest armoricain résulte donc de l'intrusion successive de lames doléritiques d'épaisseur et de composition constantes; ceci implique la cycliché de l'alimentation magmatique à partir d'une source homogène.