Oxygen isotopic compositions of whole rocks and coexisting quartz–feldspar pairs have been determined for nine pre-, and syn- to late-kinematic granitoid plutons in the Grenville Province of Ontario. These new data demonstrate that granitoid rocks (Algonquin, Mulock) in migmatite terrain of the Ontario Gneiss Segment possess normal δ18O values (<9.0‰), whereas mesozonal to epizonal plutons (Elphin, Coe Hill, Deloro, Barber's Lake) in the Central Metasedimentary Belt (CMB) are characterized by significantly higher 18O contents (δ18O > 9.0‰), in accord with previous results.In the Algonquin sodic suite, a gross covariance of δ18O with compositional indices is present, from 6.4‰, SiO2 = 50.5 wt. % (gabbro) to 8.7‰, SiO2 = 72 wt. % (trondhjemite), resulting from combined assimilation–fractional crystallization. Mafic members of the sodic suite are 18O enriched overall (5.8–7.9‰) relative to fresh tholeiites (5.7 + 0.3‰), implicating some 18O contamination of the protolith. The dispersion of δ18O values in the Algonquin potassic suite, from 4.3 to 9.3‰, is independent of composition and attributed to isotopic exchange with low-18O thermal waters during emplacement. Biotite–hornblende granite of the Mulock batholith is characterized by a limited oxygen isotope compositional range, where the average δ18O = 8.1 ± 0.5‰; δ18O correlates with SiO2 but not with the zonal distribution of Ba, Rb, and Sr abundances.The Union Lake quartz diorite (δ18O = 8.5 ± 0.1‰) and White Lake trondhjemite (δ18O = 7.3 ± 0.6‰) have oxygen isotope compositions comparable to those of other trondhjemitic suites in the CMB. A systematic enrichment of ~1.2‰ in the Union Lake pluton, together with enhanced Ca, Mg, Fe, and Sr, can be accounted for by assimilation of ~5% marbles and 10% amphibolites from the country rock. Uniformly high δ18O values of 11.5 ± 0.8‰ characterize the Elphin granite–syenite complex. The largest values (11.7–12.7‰) and lowest SiO2 (54–56 wt. %) are in the partially assimilated host gabbro–diorite complex, endorsing the presence of 18O-enriched source regions. The Cheddar biotite–hornblende granite, one of a population of intrusions within the alkalic belt of the western CMB, has a restricted isotopic span, where δ18O = 8.8 ± 0.9‰. An unusual concave rare-earth-element (REE) distribution may result from interaction with a heavy rare-earth -element (HREE) enriched volatile phase. The Coe Hill biotite granite (δ18O = 10.4 ± 0.4‰) is isotopically in compliance with other granites and syenites of the CMB. Covariance of δ18O and SiO2, in conjunction with smooth and continuous geochemical trends, is interpreted in terms of assimilation–fractional crystallization.Peralkaline granite of the Deloro pluton includes a hypersolvus phase with high, scattered δ18O values (9.1–11.8‰) and a subsolvus counterpart attributed to late influx of water that induced isotopic reequilibration toward a more constrained range (δ18O = 9.2–10.2‰). REE distributions of a calcic syenite phase are compatible with its evolution by fractional crystallization of a low-K tholeiitic magma, and the high-18O character (δ18O = 11.1–12.6‰) requires 18O enrichment of the protolith and (or) 18O contamination of the magma. Peralkaline rhyolitic volcanics, compositionally coherent with the Deloro pluton and possibly representing extrusive equivalents, possess significantly higher and more variable δ18O values, from 11.7 to 14.2‰; this is attributed to 18O enrichment during low-temperature exchange with thermal waters, superimposed on a primary high-18O magma. The Barber's Lake two-mica granite contains enhanced abundances of U (15 ppm) and Th (36 ppm) in conjunction with systematically elevated δ18O values (10.4 ± 0.5‰). Geochemical constraints are compatible with its evolution from a trondhjemitic magma, but the isotopically enriched nature requires extensive 18O contamination of the protolith and (or) magma. These nine granites variously retain "memory" of primary and (or) secondary features, including δ18O of the source region, covariance of isotopic and compositional parameters, and sporadically superimposed disturbance by exchange with thermal waters. During metamorphism, quartz and feldspar were systematically reset to high-temperature fractionations, but the extent of open-system exchange with rock reservoirs was limited.Despite some probable disturbance by metamorphism and the limited data available, O–Sr isotope systematics of the Grenville granitoids indicate that (1) high-18O granites from the Frontenac Axis were derived from in situ anatexis of Grenville Supergroup metasediments, (2) synkinematic granites were derived by mixing of a primary magma generated at a lower crustal (granulite facies) or upper mantle level with the fusion products generated by partial melting of the Archean–Early Proterozoic type metasediments, and (3) the tonalite–trondhjemite suite in this part of the Grenville Province was derived from a similar lower crustal or upper mantle primary magma by direct fractional crystallization.

Les compositions isotopiques de l'oxygène sur roches totales et la coexistence de quartz–feldspath paires ont été déterminées pour neuf plutons granitoïdes pré-, syn- et post-tectoniques dans la province de Grenville de l'Ontario. Ces données nouvelles révèlent que les roches granitoïdes (Algonquin, Mulock) dans les terrains de migmatite du segment gneissique de l'Ontario possèdent des valeurs normales de δ18O (< 9,0‰), tandis que les plutons mésozonaux à épizonaux (Elphin, Coe Hill, Deloro, lac Barber) dans la ceinture métasédimentaire centrale (CMC) sont caractérisés par des teneurs en 18O beaucoup plus élevées (δ18O > 9,0‰), conformément aux résultats déjà obtenus.Dans la séquence sodique de l'Algonquin, il est observé une covariance grossière de δ18O avec les paramètres de la composition, de 6,4‰, SiO2 = 50,5% par poids (gabbro) à 8,7‰, SiO2 = 72% par poids (trondhjémite) qui résulte d'une assimilation–cristallisation fractionnée combinée. Les membres mafiques de la séquence sodique sont en général enrichis en 18O (5,8–7,9‰) par rapport aux tholéiites fraîches (5,7 ± 0,3‰), impliquant une certaine contamination du protolite par 18O. La dispersion des valeurs de δ18O dans la séquence potassique de l'Algonquin, variant de 4,3 à 9,3‰, est indépendante de la composition, et elle attribuée à un échange isotopique avec les eaux thermales à faible teneur 18O durant la mise en place. Le granite à biotite et hornblende du batholite de Mulock est caractérisé par une composition isotopique de l'oxygène variant peu, où la valeur moyenne de δ18O = 8,1 ± 5‰; δ18O est corrélée avec SiO2, mais pas avec la distribution zonale des teneurs en Ba, Rb et Sr.La diorite quartzique du lac Union (δ18O = 8,5 ± 0,1‰) et la trondhjémite du lac White (δ18O = 7,3 ± 0,6‰) présentent des compositions en isotopes de l'oxygène comparables à celles des autres séquences trondhjémitiques de la CMC. Un enrichissement systématique de ~1,2‰ dans le pluton du lac Union, combiné à des teneurs plus élevées en Ca, Mg, Fe, et Sr, a pu être causé par une assimilation de ~5% des marbres et 10% des amphibolites de la roche encaissante. Des valeurs uniformément élevées de δ18O = 11,5 ± 0,8‰ caractérisent le complexe de granite–syénite d'Elphin. Les valeurs les plus élevées (11,7–12,7‰) et les teneurs les plus faibles en SiO2 (54–56% par poids) apparaissent dans les roches partiellement assimilées du complexe hôte de gabbro–diorite, corroborant la présence de régions nourricières enrichies en 18O. Le granite à biotite–hornblende de Cheddar, étant une parmi le groupe des intrusions localisées à l'intérieur de la ceinture alcaline de la CMC occidentale, montre un étalement restreint de la composition isotopique, où δ18O = 8,8 ± 0,9‰. La courbe concave de la distribution des éléments de terres rares inhabituelle peut résulter de l'interaction avec une phase volatile enrichie en éléments de terres rares lourd. Le granite à biotite de Coe Hill (δ18O = 10,4 ± 0,4‰) isotopiquement en harmonie avec les autres granites et syenites de la CMC. La covariance de δ18O et de SiO2, ainsi que les tendances géochimiques régulières et continues, sont considérées comme dues à une assimilation – cristallisation fractionée.Le granite peralcalin du pluton de Deloro inclut une phase d'hypersolvus avec des valeurs élevées et dispersées de δ18O (9,1–11,8‰) et une contrepartie du subsolvus attribuée à un influx tardif d'eau qui entraîna une rééquilibration et des valeurs moins dispersées δ18O = 9,2–10,2‰). Les distributions des éléments de terre rare d'une phase de syénite calcique sont en accord avec son évolution par cristallisation fractionnée d'un magma tholéiitique pauvre en K, et le caractère élevé de δ18O (δ18O = 11,1–12,6‰) nécessite un enrichissement en 18O du protolite et (ou) une contamination du magma par 18O. Les volcanites rhyolitiques peralcalines, de composition cohérente avec celle du pluton de Deloro, et représentant possiblement des roches extrusives équivalentes, possèdent des valeurs de δ18O considérablement plus fortes et plus variables, 11,7 à 14,2‰; ceci est attribué à un enrichissement en 18O durant un échange à basse température avec les eaux thermales, superposé à un magma primaire riche en 18O. Dans le granite à deux micas du lac Barber il y a enrichissement en U (15 ppm) et en Th (36 ppm) associé à des valeurs systématiquement élevées de δ18O (10,4 ± 0,5‰). Les limites dans les écarts géochimiques sont conciliables avec une évolution à partir d'un magma trondhjémitique, mais l'enrichissement isotopique nécessite une contamination du protolite et (ou) du magma par 18O. Ces neuf granites retiennent variablement «en mémoire» les particularités primaires et (ou) secondaires incluant δ18O de la région nourricière, la covariance des paramètres isotopiques et de la composition et les changements surimposés sporadiquement dûs à un échange avec les eaux thermales. Le quartz et le feldspath durant le métamorphisme ont été repris systématiquement par les fractionnements à haute température, mais l'extension du système ouvert d'échange avec les roches des réservoirs était limitée.Malgré quelque modification due au métamorphisme et le peu de données disponibles, les affiliations systématiques des isotopes O–Sr dans les granitoïdes du Grenville révèlent que (1) les granites à 18O élevé de l'axe de Frontenac ont dérivé d'une anatexis in situ des métasédiments du supergroupe de Grenville, (2) les granites syntectoniques furent dérivés du mixage d'un magma primaire engendré à des niveaux correspondant à la croûte inférieure (faciès des granulites) ou au manteau supérieur avec les produits de fusion engendrés par la fusion partielle de métas&