Tectonic and microtectonic data in eastern Nepal indicate that the major observed thrusting (100 km) on the Main Central Thrust (MCT) postdates the Barrovian metamorphism of the High Himalaya gneisses. This result, at variance with the famous "reverse metamorphism model," better explains the abnormal metamorphic superpositions in the Himalayas and accounts for the lack of high-pressure assemblages under the thick, allochtonous High Himalaya Tibetan slab.Pressure and temperature estimates by microprobe analysis on plagioclase, biotite, garnet, kyanite, sillimanite, and cordierite assemblages are presented for samples collected along the MCT shear zone and across the gneiss slab in the Everest–Makalu area. Since there is very little difference in pressure at the front of the slab (Kathmandu Klippe) and its root, these estimates support the existence of important late metamorphic thrusting. The decrease of pressure towards the top of the gneiss pile, combined with a small temperature increase, explains the kyanite–sillimanite transition. The reverse metamorphism model, which implies refolded isograds, predicts heat loss by conduction throughout the sole of the thrust; pressure–temperature variations and kyanite–sillimanite transition phases more likely reflect a late heat supply in the upper part of the gneisses. Intrusion of leucogranitic bodies, confined to the interface with the Tethyan sediments, could account for this heat supply.A new tectonic evolution model of the Himalayan intracrustal thrusts is discussed. Without completely denying the existence of a reverse metamorphism synchronous with the phases of early shearing, it can be shown that the metamorphic zonation seen at present was governed by the structure of the later shearing.

Les observations tectoniques et microtectoniques en Himalaya du Népal oriental montrent que le rejet majeur (100 km) sur le «main Central Thrust» (MCT) est postérieur au métamorphisme barrovien des gneiss du Haut-Himalaya. Ceci explique les superpositions métamorphiques anormales et particulièrement l'absence de paragenèse de haute-pression sous l'épaisse dalle chevauchante, sans qu'il soit nécessaire de faire appel au modèle de «métamorphisme inverse».Les estimations de pression et température sont obtenues à partir d'analyses effectuées à la microsonde sur les assemblages à plagioclase, biotite, grenat, disthène, sillimanite et cordiérite. Les échantillons ont été collectés au niveau du MCT et dans l'épaisse formation de gneiss de la Dalle du Tibet (10 km), sur la transversale Everest–Makalu. L'importance des chevauchements postérieurs au métamorphisme majeur est bien confirmée par le fait que la pression varie peu entre le front du chevauchement (klippe de Kathmandou) et sa racine. La diminution de pression vers le sommet de la pile de gneiss associée à une faible augmentation de température explique la transition disthène–sillimanite. Le métamorphisme inverse, qui fait appel à un replissement d'isogrades, prédit une perte de chaleur par conduction à la base de la dalle chevauchante, en fait, les pressions–températures obtenues et la transition disthène–sillimanite reflètent plutôt un réchauffement tardif au sommet de celle-ci. Ce réchauffement peut être expliqué par l'intrusion des lames de leucogranites, toujours confinés à l'interface avec les séries téthysiennes.Un nouveau modèle d'évolution tectonique des chevauchements intracrustaux himalayens est proposé. Sans nier totalement l'existence d'une inversion du métamorphisme, synchrone des phases cisaillantes précoces, il montre que la zonéographie métamorphique actuellement observée est gouvernée par la structure des cisaillements tardifs.