The 18O – mean annual temperature relationship, which is known in organic matter, presents some anomalies in Sphagnum. A study of water flow and isotopic characteristics of an arctic mire (Leaf River, Ungava Peninsula) has been undertaken to explain these anomalies. The isotopic compositions of the water (18O, 13CO2, 3H) permit the determination of some hydraulic characteristics of a peat on permafrost: (1) evaluation of the lag time between a rainfall and the discharge; (2) evaluation of the residence time of the water; and (3) subsequent mixing parts. A relationship between the isotopic characteristics and the ombrotrophic or minerotrophic nature of the mire is observed. A δ18O value of −11‰ appears in the ombrotrophic zone and a value of −17‰ in the minerotrophic zone. The relative enrichment in 18O of the first one indicates a shorter residence time. The isotopic changes subsequent to rainfalls (with δ18O = −12.2, −14.5, and −19.1‰ differ in time and space: (1) a 2‰ change is observed within 24 h in the minerotrophic zone; (2) a 6‰ change appears almost instantaneously in the ombrotrophic zone. 3H values indicate that neither the meltwater from winter snow (with low 3H content), nor the meltwater from permafrost participates in the subsurface flow.

La corrélation 18O – température moyenne annuelle, que l'on observe dans la matière organique, présente, dans les tourbes, des anomalies. Une étude des caractères isotopiques et des types d'écoulement des eaux qui président à la croissance des tourbes est apparue nécessaire. Un échantillonnage sérié des eaux d'une tourbière et des précipitations a été effectuée, en juillet 1979, dans l'Ungava (Rivière aux Feuilles). Les compositions isotopiques de l'eau (18O, 13CO2, 3H) permettent de déceler certains phénomènes hydrauliques typiques d'une tourbière sur pergélisol : (1) évaluation du temps de réponse à un évènement pluviométrique; (2) estimation du temps de transit de l'eau; (3) type de mélange subséquent. On note de surcroît une corrélation avec les types de milieu (ombrotrophes, minérotrophes). Un δ18O de −17‰ se retrouve dans les seconds, tandis qu'il est de −11‰ dans les premiers. L'enrichissement relatif en 18O, dans la zone ombrotrophe, correspond à un taux de renouvellement du stock beaucoup plus rapide. La réponse aux précipitations (−12,2, −14,5 et −19, 1‰) varie en amplitude et dans le temps : (1) variation de 2‰ en 24 h pour la zone minérotrophe; (2) 6‰ presque instantanément pour la zone ombrotrophe. Les teneurs en 3H enregistrées permettent de conclure que les eaux de fonte de la neige hivernale (basse teneur en tritium) et du pergélisol ne participent pas aux écoulements de surface.